Jeux de mains, jeux de vilains
The touching series
Abstract:
Jeux de mains, jeux de vilains est une histoire de la maladie vénérienne, de sa gestion par les institutions sanitaires, policières et administratives en France, et de l'allégorisation (le martyre?) des travailleuses du sexe au cours de cette histoire. Il s'agit en tout particulier des dispensaires antivénériens, prédécesseurs des actuels centres de dépistage, conçus au début du 19ème siècle par l'administration pour servir de première ligne dans la lutte contre les maladies vénériennes, dont la plus notoire: la syphilis. C'est ainsi que les dispensaires antivénériens deviennent un site d'élaboration de techniques gynécologiques aujourd'hui dotées d'ubiquité. Jeux de mains, jeux de vilains raconte ces espaces péri-carcéraux, qui sont d'abord et pendant longtemps les sites des examens gynécologiques obligatoires et (pluri)mensuels des travailleuses du sexe (connues des services policiers), lieux aussi de leur enfermement quand leur diagnostic s'avère positif. Jeux de mains, jeux de vilains figure une série d'esquisses à fleur de peau, qui traite avec soin et tendresse un corpus archivistique de photographies cliniques immensément violentes. Accompagnant ces illustrations, une narration de l'histoire des dispensaires antivénériens, depuis leur inception à Paris et leur établissement ailleurs en France, suivi de leur rôle dans l'urbanisation et les enjeux d'(im)mobilités dans les colonies françaises et, finalement leur rôle fantomatique dans la construction d'une crise du SIDA.
Abstract:
The touching series takes up the history of venereal disease in France, or of sanitary, police and administrative institutions and the allegorization (martyrdom?) of sex workers throughout this history. The work pays particular attention to anti-venereal dispensaries, the predecessors of testing centers conceived of in the 19th century to serve as a front line in the administration's anti-venereal campaigns. Narrowly associated with the specter of syphilis, anti-venereal dispensaries became the experimental grounds for now-ubiquitous gynecological settings and techniques. The touching series examines the 'carcerality' of these clinical settings. First and foremost crafted to host the mandatory gynecological examinations that known (by the police) sex workers were subject(ed) to, they doubled as holding spaces for those with a positive diagnosis. In a series of traces, sketches, shrouds, or "skin samples", The touching series mobilizes an immensely violent archival corpus of clinical photographs with tenderness and care, illustrating the history of anti-venereal dispensaries, from their inception in Paris and establishment throughout France, to the key role these institutions played in urbanization and (im)mobilities in the french colonies and their hauntive role in the making of an AIDS crisis.
PLANCHE I
Collage:
Photographie prise à la Bibliothèque Centrale du Service de Santé des Armées de la page 37 de La Syphilis arabe de Georges Lacapère (1923) figurant la Planche I, qui illustre la page 36 à propos des particularités des cicatrices du chancre syphilitique "chez l'indigène". Les photographies sont en noir et blanc, de la même taille et côte à côte. Celle de gauche est décrite ainsi: "Cicatrices de chancres syphilitiques avec dépigmentation totale." Elle figure au premier plan l'ombre d'un trépied. Au centre de la photographie on voit l'appareil génital de quelqu'un, encadré par ses cuisses. sur son sexe le flash de l'appareil surexpose une grappe de tâches blanches (les cicatrices en question). En dessous du sexe, un tissu à rayures, tâché. Dans la photographie de droite, quelqu'un tient son appareil génital du bout des doigts. On voit à la position des cuisses que la personne est debout. on voit son pubis rasé, et à droite de l'image une peau de mouton floute le bord du cadrage.
Collage:
Photographie prise à la Bibliothèque Centrale du Service de Santé des Armées de la page 37 de La Syphilis arabe de Georges Lacapère (1923) figurant la Planche I, qui illustre la page 36 à propos des particularités des cicatrices du chancre syphilitique "chez l'
Linceul blanc, scan numérique
Illustration d'un bouquet de fleurs mauves. crayon de couleur sur papier calque, scan numérique
Illustration de l'ombre du trépied et de la main du sujet. encre de chine sur papier calque, scan numérique
Illustration d'un bouquet de fleurs mauves. crayon de couleur sur papier calque, scan numérique
Illustration de l'ombre du trépied et de la main du sujet. encre de chine sur papier calque, scan numérique
PLANCHE X
Collage:
Photographie prise à la Bibliothèque du Service de Santé des Armées de la page 163 de La Syphilis arabe de Georges Lacapère (1923) figurant la Planche X, qui illustre la page 162 à propos de la syphilis hyperkératonique. Les photographies sont en noir et blanc, de la même taille et côte à côte. Elles sont décrites ainsi: "Syphilis palmaire et plantaire hyperkératonique." La photographie de gauche figure la paume de la main de quelqu'un. La photographie est très sombre, sur fond blanc uniforme. La main apparaît gonflée, endolorie, et on y voit des sillons sur la paume de la main. La photographie de droite figure la plante du pied de quelqu'un sur fond blanc, comme s'il était appuyé contre l'objectif. La photo est moins sombre mais le pied, comme la main, apparaît sillonné d'entailles profondes, comme de la terre sèche.
Dessin du dos de deux mains. en haut à gauche est écrit "ECZEMA HANDS !!" crayon de couleur et feutre sur papier, scan numérique noir et blanc
Tracé de la Planche X. encre de chine sur papier calque, scan numérique
Tracé de la Planche X. crayon de couleur sur papier calque, scan numérique
Collage:
Photographie prise à la Bibliothèque du Service de Santé des Armées de la page 163 de La Syphilis arabe de Georges Lacapère (1923) figurant la Planche X, qui illustre la page 162 à propos de la syphilis hyperkératonique. Les photographies sont en noir et blanc, de la même taille et côte à côte. Elles sont décrites ainsi: "Syphilis palmaire et plantaire hyperkératonique." La photographie de gauche figure la paume de la main de quelqu'un. La photographie est très sombre, sur fond blanc uniforme. La main apparaît gonflée, endolorie, et on y voit des sillons sur la paume de la main. La photographie de droite figure la plante du pied de quelqu'un sur fond blanc, comme s'il était appuyé contre l'objectif. La photo est moins sombre mais le pied, comme la main, apparaît sillonné d'entailles profondes, comme de la terre sèche.
Dessin du dos de deux mains. en haut à gauche est écrit "ECZEMA HANDS !!" crayon de couleur et feutre sur papier, scan numérique noir et blanc
Tracé de la Planche X. encre de chine sur papier calque, scan numérique
Tracé de la Planche X. crayon de couleur sur papier calque, scan numérique
“PLANCHE I” (Plate I)
Collage:
Photograph taken by the author at the Bibliothèque Centrale du Service de Santé des Armées, or the “Central Library of Armed Forces Health Services" (translation our own). The photograph is of Page 36 of the book La Syphilis arabe ("Arab Syphilis"), by Georges Lacapère (1923), on the subject of the particularities of syphilitic sores and scarring "chez l'
White shroud, digital scan
Purple, pink and orange illustration of a flower bouquet. Colored pencil on tracing paper, digital scan.
Illustration of the shadow of a tripod and the subject's hand. India ink on tracing paper, digital scan.
PLANCHE X
Collage:
Photograph taken by the author at the Bibliothèque Centrale du Service de Santé des Armées ("French Library of Military Health Services"). The photograph is of Page 162 of the book La Syphilis Arabe ("Arab Syphilis"), by Georges Lacapère (1923) on the subject of “Syphilis hyperkératosique,” or “hyperkeratotic syphilis”(translation our own). Page 162 features two black and white photographs placed side by side. The two pictures share a caption: "Syphilis palmaire et plantaire hyperkératosique", or "Palmar and plantar hyperkeratotic syphilis" (translation our own). The photograph on the left shows the palm of someone's hand. The photograph of the hand is quite dark against a stark white background. The hand looks swollen, pained, and has visible fissures across the skin of the palm and fingers. The photograph on the right shows the sole of someone's foot against a white background, as if it was pressed against the camera lens. While this photograph is less dark than the picture of the hand, the sole of the foot has the same kind of deep, visible fissures running across it. The pattern of the fissures on both the hand and foot looks like cracked, dry earth.
Drawing of the tops of two hands. "ECZEMA HANDS!!" is written in the upper left-hand corner. Felt-tip pen and colored pencil on paper, black and white digital scan
Tracing of "Planche X", india ink on tracing paper, digital scan
Tracing of "Planche X", colored pencil on tracing paper, digital scan